L’incroyable chanteuse et interprète irlandaise Sinead O’Connor est décédée à l’âge de 56 ans a-t-on appris hier. Elle nous laisse le fruit d’une carrière teintée d’une voix sublime ainsi que de nombreuses prises de position face à des situations d’injustice. Retour sur le parcours de l’interprète qui a connu un succès dans le monde entier avec le single « Nothing Compares 2U », une reprise d’un titre du célèbre Prince.
Une chanteuse à voix et au caractère affirmé
Comme l’a indiqué le Premier ministre irlandais Leo Varadkar sur Twitter, « sa musique était appréciée dans le monde entier et son talent était inégalé et incomparable ». Y’aurait-il quelque chose de plus à ajouter ? Tandis que sa famille a indiqué par communiqué sur une chaine publique le décès de la chanteuse, c’est tout une carrière qui prend fin mais qui aura le mérite de perdurer dans le temps grâce aux nombreux titres que l’artiste laisse à ses fans. Mais pas seulement ! La chanteuse a également et sera sans doute encore une source d’inspiration pour de nombreuses personnes de part ses prises de position et le courage dont elle a fait preuve tout au long de sa carrière pour rester elle-même malgré la pression de l’industrie musicale.
Pour rappel, l'artiste avait eu une enfance difficile, s’était confiée sur des abus sexuels, physiques et psychologiques qui avaient amené leur lot de symptômes traumatiques que l’artiste tentait de surmonter.
Elle enregistra son premier album à l’âge de 20 ans à Londres, à ce moment-là enceinte de son premier bébé. Elle avait alors à cette occasion déjà montré son désir de ne pas se plier aux codes sexistes de l’industrie musicale puisque, comme l’elle avait raconté en 2014, au journal The Daily Telegraph, sa maison de disque l’avait invitée à déjeuner pour lui intimer d’être davantage féminine en portant « des jupes courtes et des bottes » et de laisser pousser ses cheveux qu’ils considéraient trop courts.
La chanteuse avait alors décidé de se raser complètement la tête et, bien que le coiffeur soit récalcitrant selon les dire de l’artiste, cette dernière était, quant à elle, « enchantée » par sa nouvelle coupe. Son premier album aura finalement connu un véritable succès dès sa sortie et ce, indépendamment de toutes considérations vestimentaires ou genrées. C’est son troisième album toutefois, contenant la reprise du titre de Prince, I do not want what I haven’t got, qui lui apportera une reconnaissance mondiale de son talent.
Elle avait également pris fermement position contre l’Eglise catholique d’Irlande en dénonçant les actes pédocriminels qui y avaient lieu et s’investissait toujours pour les droits des femmes et des enfants.
Une vie difficile avec la musique comme exutoire
Elle confiait en 2013 que la musique était pour elle un exutoire et l’avait « sauvée », indiquant « c’était soit la prison, soit la musique. J’ai été chanceuse ». Malgré son succès, la star avait pris un peu de distance avec la scène par la suite sans pour autant disparaitre puisqu’elle avait sorti un album aux sonorités reggae en 2005 alors qu’elle vivait en Jamaïque. Mais comme chacun le sait, les traumatismes sont difficiles à surmonter et la chanteuse, bien qu’ayant sorti un album en 2014 (le dernier) salué par les fans et la critique, avait dû annuler tous ses concerts de l’année suivantes pour se soigner d’un burn-out.
C’est ensuite en partageant ses ressentis sur les réseaux qu’elle avait participé à lever le tabou sur les problèmes psychiques en expliquant elle-même qu’elle allait mal et pensait parfois au suicide et avait même fait une tentative en 2015.
Malheureusement, celle qui tentait d’alerter et de militer pour plus de compréhension des troubles psychiques a dû ensuite faire face au suicide de son fils de 17 ans, un évènement qui la bouleversera totalement et nécessitera une hospitalisation.
Une courte vie mais une étoile à jamais
Si la chanteuse nous a quitté a seulement 56 ans, il n’en demeure pas moins qu’on ne risque pas de l’oublier ni d’oublier son incroyable talent et sa voix puissante et à la fois remplie de fragilités, qui donne des frissons à quiconque l’écoutais, l'écoute ou l'écoutera.